Une conclusion interpellante qui ressort d’une suite de questions écrites que j’avais envoyées aux différents ministres régionaux.
Comment exploser un budget sans pour autant se mettre en infraction avec la loi ? Les membres du gouvernement wallon ont trouvé la solution : en faisant appel à des travailleurs détachés, et tant pis si le coût est supporté par la collectivité !
Plus concrètement, j’ai envoyé des questions écrites à tous les membres du gouvernement wallon. L’idée était de savoir combien les cabinets ministériels coûtaient. Les réponses me sont récemment parvenues. Et la conclusion est claire : les cabinets représentent des dépenses totales (qui comprennent donc les salaires, frais de fonctionnement…) de 37.600.000 euros alors que l’Arrêté du Gouvernement wallon du 24 juillet 2014 fixe les dépenses à un maximum de 25.816.000 euros !
L’Arrêté est cependant respecté dans le sens où les divers ministres font tous appel à du personnel détaché de l’administration wallonne, par exemple, qui continue d’être payé par son employeur précédent. Ils ne coûtent donc rien aux cabinets. Le problème, c’est qu’ils doivent alors être remplacés, ce qui coûte aux administrations… et donc à la collectivité.
Un mécanisme qui s’applique à tous les ministres wallons. Seul Jean-Claude Marcourt, pour qui cela devient une habitude (cfr le dossier des subsides versés aux asbl), n’a pas daigné répondre à la question qui lui avait été posée.
Cette manière de faire n’est pas illégale mais elle ne respecte pas l’esprit de la loi, l’objectif de celle-ci étant de limiter les dépenses publiques.
Une comparaison avec le gouvernement fédéral est, à ce titre, éloquente. Les cabinets wallons occupent bien plus de personnel que leurs homologues du fédéral. Un exemple parmi d’autres : quand le Ministre-Président Paul Magnette a besoin de 73,2 équivalents temps plein, le Premier ministre Charles Michel n’en utilise que 45.
A noter que je ne suis pas l’unique Député MR à m’être penché sur le sujet : Olivier Maroy etOlivier Destrebecq s’y sont également intéressés. Avec, à chaque fois, les mêmes conclusions interpellantes.