Quand le président du Parlement wallon crée un nouvel outil alors qu’il en existe déjà un qui fonctionne bien, impossible de ne pas réagir.
Le mardi 10 janvier a vu le Parlement wallon accueillir une rencontre entre divers élus issus du Parlement wallon (logique) mais aussi de ceux des Régions flamande et bruxelloise, ainsi que de la Communauté germanophone.
Si, sur le principe de voir les entités fédérées se parler et collaborer, je ne suis évidemment pas contre, je ne pouvais que m’étonner que l’on opte pour un tel événement informel quand existe déjà un outil conçu pour ça, institutionnalisé et qui fonctionne déjà : le Sénat.
Retrouvez ci-dessous le communiqué de presse que j’ai envoyé à cette occasion.
Réinventer l’eau chaude et mépriser un cinquième des parlementaires wallons : fameux exploit que celui réalisé par André Antoine ce 10 janvier 2017 par le biais d’une rencontre manifestement mal préparée (invitations envoyées on ne sait trop comment, sans guère de publicité autour de l’événement…).
L’idée de réunir des représentants des différents parlements des entités fédérées pour qu’ils puissent échanger et réfléchir en commun sur des thèmes transversaux est excellente. Mais pareil outil existe déjà : c’est le Sénat. Et, au risque de contredire certains esprits chagrins ou peu impliqués, il fonctionne, et même de mieux en mieux.
Un Sénat dont font justement partie 14 parlementaires wallons (quasi 20% de l’assemblée régionale), majorité et opposition confondues. Cette rencontre revient donc à nier le travail effectué par ces derniers.
Cette rencontre interparlementaire veut se pencher sur le climat ? Qu’elle s’épargne cette peine : le Sénat vient de terminer un rapport d’information sur la répartition de l’effort climatique. La mobilité ? Un autre rapport d’information, consacré aux transports publics, a été adopté l’an dernier… et est même en discussion au sein d’une commission du Parlement wallon.
Parler du financement des communes ? Ce serait une bonne idée si le fédéral était impliqué dans les discussions, lui qui a la tutelle sur les zones de secours, les zones de police… Plus globalement, faire l’impasse sur la concertation avec l’échelon fédéral n’est évidemment pas pertinent, ne fût-ce qu’au niveau fiscal.
Au lieu de multiplier les structures, utilisons celles qui existent, a fortiori quand elles sont, comme le Sénat, institutionnalisées. Sans pour autant balayer du revers de la main le principe-même de voir des entités fédérées coopérer sur des sujets bien précis, comme lorsqu’il s’agit de solutionner les inondations dans le bassin de la Senne, pour ne citer qu’un exemple.