Une problématique qui touche toutes les catégories de population et concerne donc directement la Région wallonne.
Qu’a déjà réalisé et qu’envisage la Région wallonne en matière de lutte contre le suicide ? Quel est l’état d’avancement du projet du gouvernement de rassembler les structures publiques et associatives existantes en « maisons de l’adolescent » ? C’est en substance ce que j’ai demandé au ministre Maxime Prévot par le biais d’une question écrite dont la réponse m’est récemment parvenue.
Le suicide est en effet une problématique préoccupante. En 2012, par exemple, 778 Wallons ont mis fin à leurs jours de cette manière. 70% d’entre eux étaient des hommes… A noter par ailleurs l’étude réalisés en 2011 par l’Université de Liège qui montre que 20,23% des 13-18 ans scolarisés en Wallonie atteignent le seuil d’une dépression, avec une prévalence plus élevée chez les filles.
Aux dernières nouvelles, la Région wallonne ne dispose d’aucun plan de prévention. Si des stratégies existent, elles ne sont malheureusement pas regroupées dans un seul et unique dispositif.
La réponse du ministre est arrivée le 3 mai. La voici in extenso :
« Avant de répondre aux questions, je me permets de rappeler que les politiques liées à la problématique du suicide s’exerçaient, jusqu’à la dernière réforme de l’État, essentiellement au niveau de la Fédération Wallonie-Bruxelles.
La Wallonie, en cette matière, n’avait cependant pas attendu la sixième réforme de l’État pour se mobiliser. En effet, la Région wallonne a depuis longtemps développé une politique de santé mentale, globale et intégrée, qui vise à couvrir tout le territoire et à pouvoir atteindre toutes les personnes qui en auraient besoin. Outre les Services de Santé mentale et de Télé accueil, la Région soutient depuis 2009 l’ASBL « Un pass dans l’impasse » qui a été reconnue, en 2013, comme « Centre de Référence en Santé Mentale Spécifique Suicide ».
Tout d’abord, cette ASBL offre un lieu d’écoute aux personnes directement ou indirectement confrontées à la problématique du suicide, quel que soit leur âge (enfant, adolescent et adulte). Elle fait de même pour les professionnels via la promotion de formations, l’organisation de réunions de concertation, la diffusion de données spécialisées, etc.
L’objectif est que les personnes puissent exprimer leur souffrance, trouver des ressources adéquates et prendre du recul afin de désamorcer l’état de crise dans lequel elles se trouvent. L’association sert aussi de relais afin d’orienter les personnes en difficulté vers des services appropriés à leurs besoins (centres hospitaliers, services de santé mentale, centres psycho médico-sociaux, services d’assistance aux victimes, …). Ensuite, elle met en place des groupes de parole pour les personnes confrontées au suicide et ayant perdu un être cher. Enfin, l’observation des pratiques du secteur permet à cette ASBL de proposer des recommandations, initier des recherches scientifiques et récolter les informations spécifiques à la thématique du suicide.
Sachant également que l’Observatoire wallon de la santé est occupé à actualiser les données disponibles en rapport avec le suicide et insérera ces informations dans une publication plus générale sur la santé mentale et le suicide au cours de l’année 2016.
En ce qui concerne le Plan de prévention du suicide dont l’honorable membre fait état, il dépend des recommandations en ce sens qui pourraient m’être formulées par le « Centre de Référence en Santé Mentale Spécifique Suicide »
Comme l’honorable membre, j’ai conscience que la lutte contre le suicide est essentielle dans notre région. Un bilan des mesures menées dans ce domaine et des manques éventuels sera établi en concertation avec les acteurs majeurs du secteur. Je déciderai ensuite de la pertinence de la mise en œuvre de nouvelles mesures. Mais surtout, je continuerai à soutenir les actions en cours afin de poursuivre notre lutte contre le suicide en Région wallonne. »