Les Régions sont devenues compétentes en matière d’autisme suite à la sixième Réforme de l’Etat. Petit aperçu de ce qu’on fait en Wallonie.
Je me suis dernièrement enquis de savoir ce que la Région wallonne avait déjà réalisé en faveur des personnes souffrant d’autisme. Le gouvernement wallon s’est en effet, dans sa déclaration de politique régionale, engagé à mettre en place un véritable plan concernant ce trouble psychiatrique.
Objectif théorique de ce Plan Autisme : coordonner les actions de tous les secteurs afin que la prise en charge et des conditions de vie de celles et ceux qui sont concernés de près ou de loin par ce handicap soient effectives.
J’ai notamment interrogé Maxime Prévot, le ministre en charge de la Santé et l’Action sociale sur l’état d’avancement de ce plan et sur les actions concrètes qui avaient déjà été réalisées. Je lui ai également demandé s’il avait déjà rencontré les différents acteurs du secteur, histoire d’arriver à une politique cohérente (et si oui, lesquels).
La réponse du ministre? La voilà dans son intégralité :
La question de l’autisme concerne la société dans son ensemble et dans toutes ses facettes. Elle ne relève pas exclusivement de la compétence régionale tant elle touche des secteurs différents (santé mentale, handicap, enseignement, …). Pour conforter cette affirmation, l’étude du Centre Fédéral d’Expertise des Soins de Santé (KCE) recommande une action transversale et la plus large possible concernant la problématique de l’autisme.
Par ailleurs, grâce au transfert de compétences, la Région hérite de la gestion des conventions INAMI ; celles-ci recouvrent les « Centres de Réadaptation Ambulatoire » (CRA) dont un certain nombre assurent le suivi d’autistes et les « Centres de rééducation fonctionnelle psychosociale ».
Le Plan dont les axes ont été présentés ce 25 janvier a été construit en bonne intelligence avec mes collègues Marie-Martine SCHYNS, Ministre de l’Éducation de la Fédération Wallonie-Bruxelles, Alda GREOLI, Ministre de l’Enfance de la Fédération Wallonie-Bruxelles, et Céline FREMAULT, Ministre bruxelloise du Handicap.
Au vu du nombre d’acteurs à rencontrer, nous avons privilégié chacun la rencontre de nos secteurs pour ensuite mettre nos réflexions en commun. Ont ainsi été entendus, les Associations de parents, la Fédération des structures psycho-socio-thérapeutiques, les Organisateurs du groupe de travail sur l’approche plurielle de l’autisme (initiateurs de la pétition suite au rapport du KCE), le Service Universitaire Spécialisé pour personnes avec Autisme (le SUSA), les Centres de références, l’Association des pédopsychiatres francophones, les services résidentiels pour jeunes et adultes… et diverses associations ayant des projets pour la prise en charge de personnes autistes. D’autres réunions devront encore être organisées avec le secteur de l’enseignement supérieur. Au même titre, afin de pouvoir assurer un transport scolaire décent (avec des trajets qui ne sont pas trop longs), un groupe de travail devra se réunir afin de proposer des recommandations aux services du transport scolaire.
En ce qui concerne les actions déjà concrétisées, j’évoquerai non seulement l’augmentation du budget « cas prioritaires », mais également l’axe formation. Ainsi, le personnel de première de ligne de l’Agence pour une Vie de Qualité (psychologue des bureaux régionaux, auditeurs qualité et agents de la cellule « cas prioritaires ») a suivi une formation sur l’autisme. En outre, en plus des modules habituellement exclusivement destinés aux professionnels des services, deux modules de formation ont été proposés aux parents d’enfants présentant des troubles autistiques. Cette initiative sera renouvelée et amplifiée durant 2017.
L’appel à projets visant la création de places d’accueil et d’hébergement dédicacées aux personnes présentant des troubles autistiques et du double diagnostic sera lancé dans les toutes prochaines semaines.
Enfin, la nouvelle politique de soins en santé mentale pour les enfants et adolescents, qui acte une collaboration étroite entre les autorités fédérales et régionales pour aboutir à répondre, au cas par cas, aux besoins de tous les enfants et adolescents présentant des difficultés psychiques et relationnelles commence à se mettre en place.
Cette nouvelle politique permettra le renforcement des cellules mobiles d’intervention. La nécessité de concertation entre les différentes autorités publiques et administratives se traduit également au travers de la mise d’une plateforme qui se réunit environ tous les deux mois (2 réunions ont pour l’instant eu lieu). Cette plateforme a pour mission de faire des recommandations visant la prise en charge optimale des situations complexes, de créer une dynamique et une cohérence entre les différents réseaux et de favoriser la communication entre les secteurs.